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Les origines de la poste dans l'Hérault

HISTOIRE POSTALE DE ‘HERAULT DES ORIGINES A 1876

Le Sud de la France et particulièrement le Languedoc reste peu desservi par les Postes Royales depuis leur création par Louis XI en 1494 (Poste aux Chevaux à usage purement royal) et leur ouverture au public par Henri IV en 1603 et le développement des Routes de Poste pour concurrencer les initiatives privées.

Une seule route de poste traverse le département vers Toulouse – Bordeaux et Perpignan en provenance de Lyon et Marseille. Montpellier apparaît sur la première liste de 1627 des villes dotées d’un bureau de poste (25 villes pour le royaume) et il est probable que Béziers fut doté à la même époque d’un bureau. La Poste aux Chevaux traversait le département sur le tronçon Nîmes – Narbonne avec de 1632 à 1818 de 9 à 11 relais de poste (Lunel, Colombière, Montpellier, St Jean de Védas (puis Fabrègues), Gigean, Loupian (puis Mèze), St Thibéry (puis Pézenas), La Bégude, Béziers et Nissan). Ces relais tenus par un Maître de Poste étaient chargés de fournir des chevaux frais pour rejoindre le relais suivant mais ne distribuaient aucun courrier, celui-ci étant confié à la Poste aux Lettres qui avait des bureaux dans les villes principales et prenait en charge les courriers à acheminer par la poste aux chevaux. Les courriers étaient à retirer dans les bureaux de poste, la distribution à domicile n’apparaissant qu’en 1830 sauf pour les grandes villes qui se dotèrent de « Petites postes » privées assumant la distribution (aucune dans l’Hérault). En 1627 seules 25 villes, dans le royaume, sont dotées d’un bureau de poste, 91 en 1668, 770 en 1703 (dont 11 dans l’Hérault : Agde, Béziers, Clermont-Lodève, Frontignan, Ganges, Gignac, Lodève, Loupian, Lunel, Montpellier et Pézenas) et 1323 en 1791 lors de la mise en place des départements.

Le port des lettres est payé en général par les destinataires et le montant écrit au recto de la lettre (Port-Dû). A partir de 1676, avec l’introduction des distances dans les tarifs, il est impératif, pour le calcul du port, que l’origine de la lettre soit connue et apparaisse au recto de la lettre. D’abord manuscrite à partir de 1677, les premières marque au tampon apparaissent dés 1695 (dans l’Hérault la première marque au tampon connue apparaît en 1715 à Béziers). En 1749 il est rappelé que ces marques d’origine au tampon sont obligatoires sur le recto des lettres (d’où la première marque de ce type pour Montpellier à cette date). Plusieurs tampons ont pu être utilisés dans le même bureau avec des dimensions différentes. L’utilisation d’encre noire est la règle générale. Quelques bureaux ont utilisé parfois de l’encre rouge (Béziers, Gignac). Seul le bureau d’Agde a eu des marques ornées. Le 1er janvier 1792 les marques sont dotées du numéro du département au-dessus du nom de la ville (« 33 » pour l’Hérault).

Au XVIIIème siècle, seuls cinq nouveaux bureaux sont créés (Bédarieux, cette, Mèze, St Chinian et St Pons). Si l’encre noire reste la majorité des cas quelques bureaux ont pu utiliser de l’encre rouge pour les marques linéaires à numéro, notamment pour les Port-Payés (Agde, Clermont, Gignac, Lodève, Lunel, Montagnac, Montpellier, St Pons). En février 1828, Montpellier a été doté d’un cachet d’essais.

Vingt autres bureaux seront ouverts avant l’apparition du timbre en janvier 1849. A partir de 1830 les marques linéaires sont remplacées par des cachets à date dans les bureaux de recette (cachets type 11, 12, 13, 14 puis 15 en noir, rarement en rouge), alors que les bureaux de distributions sont dotés de marques linéaires « cursives » de plusieurs types à partir de 1819 jusqu’en juin 1853.

Avec le timbre apparaissent les oblitérations grille (1849) puis losange petits chiffres (PC) en janvier 1852. Neuf bureaux seront créés durant la période d’utilisation des losanges PC (dont huit auront des numéros supplémentaires). Les bureaux de distribution sont dotés de cachets type 22 puis 24. Les bureaux de recette ont des cachets type 15, puis 16 et 17 et à partir de 1875 certains bureaux reçoivent des cachets type 18. Les cachets type 23 et 25 n’ont jamais servi dans l’Hérault avant 1876. A partir du 1er janvier 1863 les losanges gros chiffres (GC) remplacent les PC. Douze nouveaux bureaux recevront des losanges de la première liste supplémentaire et sept de la deuxième liste (ceux-ci sont relativement rares car utilisés peu de temps). Enfin trois bureaux recevront à leur création des cachets Remplaçant d’Alsace-Lorraine (anciens numéros de bureaux des territoires annexés par l’Allemagne après la défaite de 1870). L’encre noire est utilisée systématiquement (seuls St André de Sangonis et Cessenon ont utilisé pendant un temps très court une encre bleue foncé). Aucune oblitération PC ou GC n’est connues en rouge dans l’Hérault.

Le développement du chemin de fer important dans le département (PLM et surtout Compagnie du Midi et plus tard Compagnie d’Intérêt Local de l’Hérault) a facilité la mise en place du transport du courrier et se traduit par l’apparition de cachets ferroviaires assez nombreux : cachets de gare, convoyeurs de stations, ambulants. La majorité des bureaux de poste existant en 1876 se situent à l’Est du département, l’arrière-pays étant nettement moins favorisé sauf dans les zones à activités industrielles ou minières.

La grande majorité des courriers issus du département sont des courriers commerciaux, juridiques ou administratifs. La correspondance entre particuliers reste rare (cela peut être en partie dû au fait que les lettres ont été détruites ou sont restées dans les archives familiales). Quelques marques sont rares voir rarissimes (connues à un ou deux exemplaires, ou signalées puis jamais rencontrées depuis). Au total prés de 600 marques et combinaisons différentes sont actuellement connues dans l’Hérault mais certaines restent encore à découvrir.