MARCOPHILIE DE SETE
CHAPITRE VIII - Marcophilie militaire de SETE (1870 - 1950) - 2ème Guerre mondiale : 1er Septembre 1939 / 2 Septembre 1945
DESIGNATION
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IMAGES OU OBSERVATIONS
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Jusqu'en Mai 1940 la situation est restée
calme dans cette
drôle de guerre. Les autorités militaires filtraient cependant certains
courriers (lettre du 5/2/1940). (JA 132= marque de censure du bureau de
Rennes). Un bureau fictif n°2192 est créé pour masquer la provenance des courriers. Marque trés peu courante utilisée dans un premier temps à Sully sur Loire. Les dates extrêmes d'utilisation pourraient donner une idée de la rareté. (Actuellement, on connait 04-01-1940 au 09-02-1940) Puis, en mars, lettre pour Bordeaux avec censure du bureau de Bordeaux (RA 269) Les réfugiés espagnols à Sete correspondaient sans trop de soucis, la censure n'étant encore instituée que de l'autre côté de la frontière. Cette lettre date du 14 mai 1940. |
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Cachet d'Intendance. Il apparaît ici qu'un magasin de réserve
générale était géré à Sete. (Voir Mention manuscrite "Sergent M Marthe,
Intendant du IRG Sete Herault" ) IRG signifiait alors Intendance Réserve Générale. |
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Cachet de franchise de la
cantine militaire de la SSBM en avril 1940. Il est fait mention
d'un dépôt n° 8
de tirailleurs tunisiens. Unité jusqu'alors inconnue à Sete (On peut
supposer que ce
dépôt avait une relation avec le 16°RTT : voir lettre ci dessous). Noter que ce même cachet a resservi durant la période de l'armistice avant l'occupation du midi de la France en 1942. |
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Cachet de franchise du Groupement Spécial des EOR. (Eleves
Officiers de Réserve) en mai 1940. On sait que les EOR ont fuit ensuite
vers l'Algérie (école de Cherchell) et formé une poche de résistance.
Ils seront a la tête des troupes du débarquement de provence en Aout
1944. |
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Il y eu ensuite
la débâcle. Cette carte du 8 juin 1940 illustre bien la désorganisation
et les urgences de la situation. Noter l'ouverture des mairies le
dimanche rappelée dans le texte. La marque et la taxe "EXPRES" (qui
signifie remise par porteur spécial et non express comme semble le
croire l'expéditeur) sont très peu communes sur carte postale. |
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Ici
la 152/2 du génie en déroute à
SETE du 15 au 27 Juillet 1940 (dates extremes rencontrées) . Il
apparaît que le 152ème Régiment du Génie fut reconstitué en Algérie. La
2ème compagnie a sans aucun doute embarqué à Sete pour rejoindre
l'Afrique du Nord en 1940. Ce régiment composé de sapeurs démineurs a
eu un rôle important dans les campagnes de France et d'Allemagne en
1945. Une citation du Maréchal Delattre de Tassigny indique un
total de 25000 mines neutralisées par le 152°. |
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Dés le 25 Juin 1940, la
ligne de démarcation zone occupée/zone libre fut instaurée. Les
échanges de courrier étaient limités aux correspondances familiales
succintes ainsi qu'à 500 correspondances commerciales par jour ( puis
1000/jour à partir d'octobre 1940). Les correspondances commerciales
transitaient via les chambres de commerce avant d'être distribuées par
le reseau postal d'arrivée. Les cartes étaient centralisées sur Paris
pour le sens zone occupée/ zone libre et à Vichy ou Lyon en sens
inverse. Pour la carte ci contre, Bourges étant située juste au nord de la ligne de démarcation, l'entreprise Taillan à Sete a fait transiter son pli par la chambre de commerce de Sete qui l'a transmis à la chambre de commerce de Lyon qui l'a fait parvenir au bureau centralisateur de Paris qui a procédé à l'acheminement postal après vérification. (Autorisation N°7631 et date du 16/01/1941 portés au crayon). Le cachet PARIS DEPART est exceptionnel. Un cachet PARIS INTERZONES était plus communément utilisé.Il existe des plis fermés commerciaux uniquement acheminés via le bureau centralisateur de Vichy. Le courrier interzones fut abrogé en avril 1944. |
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Une lettre parvenue à Sete durant le blocus de Djibouti à destination d'une famille bien connue de la ville. Cachet SERVICES SPECIAUX AERIENS / DURANT LE BLOCUS DE DJIBOUTI . Première pièce vue ainsi datée du 7 Novembre 1941 et expédiée en FM.. Le blocus de Djibouti fut organisé par les anglais de Avril 1941 à Avril 1942. La partie la plus dure du blocus étant d'avril à décembre 1941. Ils coupèrent les voies d'accés terrestres mais l'approvisionnement eut lieu alors essentiellement par voies aérienne et maritime. Document interessant mais cachet assez commun, il y eut de nombreuses frappes "philathéliques". |
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La censure était
bien sûr en vigueur dans la zone non occupée et confiée aux "autorités
de contrôle". Ici un cachet "contrôlé par l'autorité militaire" du
bureau de Montpellier (code PA jusqu'en 1944).( Le bureau de Sète
n'était pas encore ouvert) . Le libellé de ce cachet devait
disparaître rapidement car les allemands ne voulaient pas qu'il soit
fait mention de forces militaires dans la zone libre.Ce cachet a donc
perduré peu de temps après l'armistice. Ici sans doute une des
dernières lettres connues avec le cachet militaire.De même la flamme
Krag en arrivée devait devenir muette en Octobre 1940.
La lettre G est la marque du lecteur de la censure.
Le nouveau cachet "ouvert par les autorités de contrôle" a ensuite été utilisé au bureau de SÈTE (sous le code XL) jusqu'en 1944. Ici une lettre en provenance de Barcelone (sans doute par voie maritime), avec censure espagnole de Barcelone + censure allemande + censure française contrôlée à SÈTE et renvoyée sur Albi en 1943. La lettre P est la marque du lecteur de la censure.
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L'occupation allemande eut comme premier effet la suppression de toutes les flammes illustrées ou à texte. à SÈTE, 5 barres horizontales furent installées sur la KRAG. Ici sur une carte interzones. | ||||||||||||||||||||||
La
franchise est accordée aux lettres à destination des prisonniers de
guerre. Cette carte formule voyageait ouverte, un simple rabat la
fermait permettant à la censure d'ouvrir le courrier sans laisser de
traces. Cette lettre n'a pu atteindre son destinataire et renvoyée avec
la mention peu courante : "LE DESTINATAIRE N'A PU ETRE ATTEINT./ ATTENDRE NOUVELLE ADRESSE" |
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De nombreux courriers ne parvinrent pas à destination. Ici un courrier pour le secteur 608 du levant. (16° RTT) (22/7/1941) Les troupes du 16° Régiment de Tirailleurs Tunisiens étaient déployées en Syrie pour maintien de l'ordre depuis une vingtaine d'années. Ce régiment fut dissous en 1943.
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L'armée
de l'armistice sur le sol métropolitain fut reconstituée à partir
d'unités restantes, désarmées et démotorisées. La partie non occupée
fut divisée en 16 régions dont celle de Montpellier (N°16). Les
casernements furent affectés en fonction des troupes restantes après la
débâcle. Le 8eme Régiment d'Infanterie fut en grande partie exterminé
durant la campagne de France. Quelques éléments furent récupérés et
intégrés à l'armée de l'armistice. Ici une des rares traces d'un
survivant de l'extermination de ce régiment. L'armée de l'armistice fut
dissoute sur l'ordre d'Hitler le 27 Novembre 1942. La deuxieme carte porte la date du 23 Décembre 1942. Les militaires démobilisés utilisaient donc les cachets de vaguemestre pour obtenir la franchise malgré la dissolution... Curiosité.... |
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Plis
historiques car expédiés les 4 et 7 novembre 1942, vers Alger et Oran, les jours précédents
le débarquement des américains sur les côtes nord-africaines. Comme on peut le voir sur la carte empruntée à Wikipédia, la zone d'Oran fut immédiatement envahie. Cette opération dénommée "Opération Torch" a provoqué par voie de conséquence l'invasion de la zone non-occupée par les allemands inquiets d'un possible débarquement sur les côtes méditerranéennes (voir sujet suivant). |
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L'armée de l'armistice détacha un groupe de DCA sur le Mont St Clair. Les soldats français furent remplacés par des allemands peu après l'envahissement de la zone NONO (non occupée) décidée par les allemands le 11 Novembre 1942. Ici un témoignage de l'évacuation des soldats français. |
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En 1943, pas question d'échapper à la censure soit d'un côté soit de l'autre de la frontière. Ici une carte avec les 2 marques de censure. Dans le texte, il est fait mention de personnes non joignables à Sete. Cette carte datant de Décembre 1943, les allemands avaient vidé la ville de la plupart de ses occupants depuis le début 1943, en raison du caractere stratégique du port de Sete. | ||||||||||||||||||||||
Janvier 1944 Très rare lettre en provenance des camps de concentration allemands. Ici le camp d'Oranienburg-Sachsenhausen près de Berlin de sinistre réputation . (Il y eut 84 000 morts sur 200 000 prisonniers). Les prisonniers étaient tenus d'écrire en allemand. Ce camp fut libéré fin avril 1945 par les russes de l'armée rouge. L'expéditeur, Mr Alphonse Zarrella a survécu. Il est décédé en 1966. Un souvenir de la barbarie proche de chez nous..... |
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Je n'ai pas trouvé trace de ce groupement dans les casernements réguliers de SETE. Il semble que ce groupement fut temporaire. Au vu de la date, il est possible que ce soit un détachement chargé de surveiller les prisonniers allemands chargés de déminer les plages et le port. | ||||||||||||||||||||||
Les cartes de ravitaillement perdurèrent jusqu'en 1948. Pour éviter les fraudes, l'état-civil de la commune de naissance était consulté.
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Dés
la
libération, les commissaires militaires de gare sont réinstallés. Ils
sont chargés de faire fonctionner au mieux un réseau détruit à 80%. Le
centre de ce cachet est toujours défectueux (connu de Janvier à Août 1945). Les cachets d'ambulants de
mobilisation de1939 furent également réutilisés. (pénurie oblige...) |
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Compagnie itinérante de garde
de prisonniers de Guerre. A Sete, ils ont surtout été utilisés au
déminage des plages (dixit les anciens du club de la frite). Ces
courriers sont rares. Les dépôts de PG en Hérault après la 2 GM étaient :
Ces renseignements proviennent du blog de Jean Paul Louvet |
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L'organisation des armées
suite à la libération du pays se remet en place progressivement. Ici un
document trés intéressant sur l'utilisation de la caserne de Sète comme
base arrière logistique des forces armées stationnées en Algérie. Le
pli qui semble être un recommandé militaire, dont le port par avion est
revendiqué, nous informe par ailleurs que les relations aériennes
civiles ont repris entre le continent et l'Afrique du Nord. |
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Autre
témoignage des besoins de déminage sur les plages de Sète sur cette
carte d' Août 1945. "Pendant 2 jours la plage a été interdite. Un pêcheur ayant attrapé dans ses filets une mine, a tout" abandonné à l'entrée du port près de la plage" |
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